Ticket For Change, l’expériene d’Anne-Maryse

26.10.2022

Grâce au soutien du fonds de dotation Entreprendre & + dont la vocation est de promouvoir l’entrepreneuriat au service de l’impact social ainsi que celui du Ministère en charge de la jeunesse, le jeune entrepreneur de 25 ans s’entoure de pairs et d’experts pour ensemble co-construire Ticket for Change.

La grande ambition de l’équipe est d’être un activateur de talents, de réveiller l’entrepreneur qui sommeille en chacun des jeunes participants. Au travers d’une pédagogie innovante basée sur la recherche-action, la collaboration et l’apprentissage par l’expérimentation, l’objectif est de leur faire réaliser comment il est possible de mettre ses compétences au service des autres, répondre à nos problèmes de société (éducation, environnement, lutte contre l’exclusion, santé, etc.) et ainsi devenir un entrepreneur du changement.

Du 26 août au 6 septembre dernier, j’ai eu la chance de participer à la première édition de Ticket for Change. Sélectionnée sur la base d’un questionnaire peu commun (capacité à rêver une société plus juste, détermination à faire bouger les lignes, potentiel de leadership et capacité à communiquer l’enthousiasme), j’ai rejoint 49 jeunes de 18 à 30 ans aux profils vraiment variés : ingénieurs, artistes, professions socio-médicales, commerciaux, etc. Avec ou sans diplôme, c’est de toute la France que nous nous sommes retrouvés avec pour motivation commune l’envie de participer au changement de notre société par l’entrepreneuriat et l’innovation sociale.


Accompagnés de l’équipe Ticket for Change et de trois coachs experts en leadership et transformation, nous avons, pendant 12 jours, sillonné le pays en bus à la rencontre d’une trentaine de pionniers qui inventent l’économie de demain : innovante et solidaire.

Dans chaque ville (Paris, Marseille, Les Amanins près de Valence, Lyon, Strasbourg et Lille), ce sont ainsi des entrepreneurs ou intrapreneurs sociaux, des dirigeants éclairés qui nous témoignaient de leurs parcours de vie en vue d’inspirer notre génération à passer à l’action. Ces rencontres étaient l’occasion d’innombrables débats passionnants sur l’engagement, le bonheur procuré par l’entrepreneuriat et les nombreux défis qui jalonnent ce même parcours.

Le programme de ces 12 jours, construit autour de la théorie U d’Otto Scharmer, un modèle de conduite du changement, illustrait les trois phases que traverse un porteur de projet : inspiration, introspection et passage à l’action.


Après être allés sur le terrain à Paris et Marseille à la chasse aux solutions aux côtés de Rémi Tricart d’Emmaüs Défi, de Christian de Boisredon de Sparknews, de Thanh Nghiem de l’Institut Angenius, du chef étoilé Thierry Marx et de tant d’autres, nous avons passé le week-end au vert dans la Drôme, dans le centre agroécologique des Amanins. C’est là que nous avons rencontré le paysan philosophe Pierre Rabhi et son ami Emmanuel Faber, récemment promu à la tête du groupe Danone. Aussi antagoniste que cela puisse paraître, leurs conseils étaient complémentaires et non contradictoires. Nous avons là vraiment pris le temps de réfléchir à qui nous sommes, quelles sont nos valeurs, nos compétences, nos talents & passions, quels sont les enjeux qui nous intéressent le plus et comment nous pouvons intelligemment lier toutes ces caractéristiques pour mieux agir. Seul ou en groupe, des idées ont alors émergé. Le reste de l’aventure nous a permis de les développer, de définir le business model de notre projet, de le tester auprès d’entrepreneurs et de faire évoluer nos concepts. Ainsi, à Lyon, c’est en présence d’entrepreneurs sociaux locaux que nous avons pu échanger de manière constructive sur nos projets respectifs. Les incubés de Ronalpia et notamment Léo de La Petite Rustine, ami et camarade de promotion, étaient de la partie.

Après des étapes à Strasbourg et à Lille où nous avons cherché à démystifier l’échec, comprendre le pouvoir des communautés et comment financer ses rêves au XXIème siècle, c’est de nouveau à Paris que nous avons pu présenter les idées et projets qui ont émergé pendant ces 12 jours devant un parterre d’étudiants, d’entrepreneurs, de potentiels investisseurs et de Najat Vallaud-Belkacem, actuelle Ministre de l’Education Nationale ! Si chacun d’entre nous n’est pas sorti du Tour avec un projet d’entrepreneuriat social à lancer, nous avons tous confirmé notre volonté de devenir acteurs de changement et de s’engager concrètement dans la société.


Après ce Tour, nous sommes accompagnés de manière individualisée pendant 10 mois pour permettre au mieux une concrétisation de nos projets. En fonction de nos besoins et de l’état d’avancement, nous serons suivis par des organisations partenaires de Ticket for Change.

S’il est encore difficile de mesurer la portée sur tout ce que cette aventure m’a apportée, voici les idées fortes et principaux enseignements avec lesquels je suis repartie, mon « trousseau de clés pour avancer » :

  • 70 nouveaux amis et une communauté : on a besoin des autres (enrichissement mutuel), les idées ne naissent pas dans un espace clos
  • la force de la diversité : apprendre à casser les préjugés, les barrières internes, être plus bienveillant les uns envers les autres
  • témoignages formidablement inspirants ; j’ai énormément appris au contact des pionniers mais aussi auprès des participants
  • pour changer le monde il faut se changer soi-même avant tout : essayer de concilier compétences et aspirations ; travailler sur soi, la personne d’abord, pour devenir « la meilleure version de soi-même »
  • on peut être entrepreneur du changement avec des idées toutes simples l’important c’est l’impact, y croire, ne pas hésiter à toquer à toutes les portes, s’entourer de personnes compétentes
  • un projet réussi = une bonne idée (simple) + surtout une équipe soudée, compétente & complémentaire + l’association d’experts (pour conseils, réseau, financement)
  • mettre des moments de silence, de corporel dans les projets peut être très productif
  • nécessité d’hybrider les sources de financement, partenariats public-privé, créer des passerelles ; innovation perpétuelle (aider les entreprises à changer)
  • en période de crise c’est la coopération et non la compétition qui fonctionne
  • fêtez les victoires : la victoire appelle la victoire
  • Tous ces pionniers sont des individus ordinaires avec une détermination extraordinaire qui ont su gagner en impact en prenant des risques ! Tous cherchent au quotidien à concilier pérennité économique et impact social, quel que soit le secteur, la fonction ou la formation initiale… prouvant que chacun peut devenir acteur de changement, à son échelle (ex : réunion de quartier vs. Mohammad Yunus, personne emblématique de la microfinance)
  • Oser se lancer, une action imparfaite vaut mieux qu’une action inexistante et puis « au pire, ça marche ! »

Suivez-nous